Retour aux Réalisations
16 décembre 2020

Les conférences du CPI qui ont attiré l’attention de la Rubrique

Le CPI (Congrès des professionnels de l’information) s’est déroulé pour la première fois en formule virtuelle, du 2 au 6 novembre dernier, dont le programme fut riche en sujets variés. 

Pour l’occasion, l’équipe de la Rubrique a sélectionné deux conférences qui ont su capter notre attention. Le choix ne fût pas facile, surtout pour les conférences se déroulant lors de la journée du Colloque des bibliothèques de l’enseignement supérieur (BES), car la plupart s’inscrivaient très bien auprès des réalités des bibliothèques collégiales. Nous avons choisi des sujets qui s’adressent à la très grande majorité d’entre nous. Nous espérons que ces résumés sauront vous inspirer pour mettre en pratique ces éléments dans vos bibliothèques respectives. 

Qu’apprenons-nous? 

Première conférence choisie : Les bibliothécaires du Québec et les « fake news », conférence par Mathieu-Robert Sauvé, Jean-Michel Lapointe et Alexandre Coutant 

En vue d’un article en préparation pour la revue Documentation et bibliothèques, les conférenciers nous présentent les résultats de recherche d’une enquête menée auprès de bibliothécaires québécois.e.s. Les trois auteurs de cette recherche sont affiliés au Laboratoire sur la communication et le numérique (LabCMO). 

Selon M. Côté, lorsqu’il est question de fausses nouvelles, l’importance de l’éducation des citoyens envers les médias est souvent mentionnée. Mais qu’en est-il du rôle des professionnels de l’information, regroupant autant les bibliothécaires que les technicien.ne.s en documentation ? Se sentent-ils assez outillés pour contrer ce phénomène ? Est-ce que des activités de sensibilisation et de formation sur le sujet ? C’est ce que nous allons découvrir lors de la présentation des résultats. En résumé, 263 réponses complétées ont été reçues. Les fausses nouvelles préoccupent beaucoup les bibliothécaires. Quelques solutions proposées sont l’éducation sur la littératie numérique et l’autorégulation. En tout, « 98% des répondants estiment qu’il faut éduquer les lecteurs pour éviter qu’ils partagent des informations inexactes. » 

Ensuite, Jean-Michel Lapointe évoque deux remarques par rapport aux résultats de ce sondage, soit la profession de bibliothécaire à l’ère du numérique, et lapprofondissement de notre rôle pédagogique. Donner accès à la documentation ne suffit pas ; il faut éduquer les jeunes citoyens, qui sont en ce qui nous concerne les étudiants de nos établissements collégiaux, et les conscientiser aux fake news 

Enfin, Alexandre Coutant, professeur en communication à l’UQAM, insiste sur le fait qu’il faut renforcer la présence et la visibilité des bibliothécaires, et offre quelques conseils pour ce faire. 

Deuxième conférence choisie : Un MOOC sur les compétences informationnelles : Innovations pédagogiques et processus de design, conférence par Pascal Martinolli et Marilou Bourque.  

Cette conférence présente le projet colossal de la création d’un MOCC (Massive Open Online Course) sur les compétences informationnelles. La conférence débute avec Pascal Martinolli, bibliothécaire à l’Université de Montréal. Il nous explique l’évolution de ce cours en ligne offert à tous, d’abord sous forme de Moodle, pour ensuite être transposé en MOOC, sur la plateforme EdxCe MOOC comprend 8 sections principalessegmentées en plusieurs questions avec rétroaction immédiate sous forme de courtes capsules vidéo. Le MOOC a ceci de particulier, qu’aucun autre MOOC ne semble aborder selon M. Martinolli : ce cours en ligne s’appuie sur les concepts de la théorie de la charge positive, la question, la rétroaction (intense) et la redondance.  

Le MOOC sur les compétences informationnelles est disponible en accès libre, et il n’est pas nécessaire d’être étudiant à l’UdeM pour pouvoir suivre ce cours. D’ailleurs, la première édition du MOOC a reçu plus de 400 inscriptions, pour n’avoir qu’au final 24 participant.e.s 

La coordonnatrice du projet, Marilou Bourque, a présenté en détails les résultats obtenus par les participant.e.s, de même que les points forts et les défis amenés par le projet du MOOC. Peu de MOCC en français offre ce type de formation sur les compétences informationnelles, c’est pourquoi ce cours en ligne vient assurément combler un besoin. 

 Mention spéciale à Julie Larocque et sa conférence « Du Mandala à la zoothérapie : activités et services de gestion du stress et de l’anxiété dans les bibliothèques collégiales. » Ta conférence a su faire rayonner les bibliothèques collégiales grâce à la présentation de belles initiatives ! Encore bravo ! 

Ce que la Rubrique aime  

  • Lorsque Jean-Michel Lapointe parle de l’importance des bibliothécaires de se faire connaître et de se défaire de cette image très caricaturale de notre profession. Nous sommes branché.e.s sur le numérique ; allons de l’avant et soyons des acteurs et actrices du changement de notre milieu, particulièrement en mutation depuis la crise de la pandémie.  
  • Les trucs et astuces offerts par Pascal Martinolli pour créer un sentiment de confiance avec les étudiant.e.s pour la formation à distance. Il parle du niveau de ton à employer dans les capsules vidéo, de rester naturel mais surtout, de faire preuve de transparence et d’honnêteté envers les étudiant.e.s, de leur dire dès que le départ que ce cours va être exigeant, mais que l’effort vaut la peine. M. Martinolli ne manque pas d’ajouter sa touche personnelle et humoristique au sein de ses capsules vidéo. 
  • Le travail d’équipe de travail du MOOC, cette équipe comprenant deux bibliothécaires, un enseignant du département de pédagogie et une technicienne en documentation, de même que la collaboration du Centre de pédagogie universitaire (CPU) de l’UdeM. Cette collaboration efficace et complémentaire aux yeux de Marilou Bourque, coordonnatrice du projet, est bien inspirante ! 

Quel intérêt pour les bibliothèques collégiales? 

  • Les idées proposées par les conférences peuvent nous servir à bonifier notre offre d’activités adressées aux étudiant.e.s, que ce soit pour les sensibiliser envers les fausses nouvelles, ou encore pour bien les outiller envers les compétences informationnelles. Notre accompagnement pédagogique devrait se faire du début de leurs études jusqu’à la fin, pour que ceux et celles cheminant vers des études supérieures à l’université aient le bagage nécessaire pour réussir leurs études, mais aussi dans le cadre de leurs fonctions professionnelles sur le marché du travail. 
  • L’idée de créer un MOCC sur les compétences informationnelles pour l’adapter à l’ensemble des bibliothèques collégiales a déjà été soulevée chez certains d’entre vous. Ce projet commun est une excellente idée, et il sera primordial de nous réunir afin de le mettre en place. Des réactions positives suivant la conférence ont déjà été observées dans l’espace Teams du REBICQ. À suivre !…   

Pour en savoir plus 

https://catalogue.edulib.org/fr/cours/BIB-BONICI/ 

Rédaction par: Alexandra Tanguay (Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu)