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18 juin 2021

Troisième lieu et quatrième pouvoir unis contre les «fake news»

Un article paru dans Le Devoir, le 1er mai 2021. 

Qu’apprenons-nous ? 

 

 L’article fait référence à la notion de troisième lieu, concept bien connu en bibliothéconomie, emprunté entre autres au sociologue Ray Oldenburg, ou encore à l’autrice Susan Orlean, en référence dans l’article. En lien avec ce concept, l’auteur de l’article présente des statistiques de visites et d’emprunts des usagers dans les bibliothèques publiques, reflet des besoins des citoyens et leur besoin d’accessibilité à l’information. 

 

Mathieu-Robert Sauvé, journaliste, auteur et chercheur, croit que les journalistes devraient faire appel plus souvent aux bibliothèques et aux gens œuvrant dans ces milieux, tels que les bibliothécaires, qui « […] sont des alliés indispensables de l’information de qualité, et donc des journalistes. » Les recherches universitaires de M. Sauvé portant sur l’impact des fausses nouvelles et des professionnels de l’information ont d’ailleurs été présentées lors d’un webinaire de la CBPQ le 12 mai dernier.  

 

Outre la recherche d’information, un autre point commun entre les journalistes et les bibliothécaires se trouve à être la recherche de sources et leur fiabilité. Ève Lagacé, directrice générale de l’ABPQ, affirme que les bibliothécaires travaillent non seulement à trouver l’information, mais aussi à montrer comment la trouver, évaluer sa fiabilité ou comment interroger des sources, ce qui reste encore méconnu de la plupart des usagers de bibliothèques publiques. Elle affirme également que « […] la promotion des missions culturelles, éducatives et citoyennes du troisième lieu sont plus importantes que jamais. » Quant à Sylvie Michaud, bibliothécaire à la bibliothèque Françoise-Bédard de Rivière-du-Loup, elle renchérit sur l’aspect de la recherche d’information ; les usagers gagneraient un temps précieux à faire appel aux personnes travaillant en bibliothèque. 

 

Maryse Trudeau, directrice de la médiation documentaire et numérique à Bibliothèque et Archives nationales du Québec, déplore le fait que les journalistes ne font pas appel davantage aux bibliothécaires, mais que ces derniers devraient tout autant prendre leur place et s’intéresser à la littératie médiatique. En réponse à cette nécessaire collaboration entre journalistes et bibliothécaires, BAnQ a conçu différents outils pour lutter contre les fausses nouvelles afin d’aider les usagers à identifier ce qu’est une fausse nouvelle, comment la détecter tout en consultant des sources de qualité. 

 

Ce que la Rubrique aime 

 

 La Rubrique aime beaucoup que les relations de collaboration entre journalistes et bibliothécaires soient soulevées, ce qui n’est pas souvent abordé comme thématique. Les entrevues de l’article soulignent aussi l’importance des rôles de chacun au terme de la littératie médiatique et des compétences informationnelles que les citoyens se doivent de développer.  

 

Quel intérêt pour les bibliothèques collégiales ?  

 

Bien qu’on associe très souvent le troisième lieu aux bibliothèques publiques, ce concept peut tout à fait être emprunté pour les bibliothèques collégiales. Les étudiant.es voient nos bibliothèques comme des espaces distincts de ceux de leur domicile ou de leur travail. L’aménagement et le design de ces espaces devraient être conçus en gardant l’étudiant.e au cœur de cette vision. 

 

Pour continuer dans la même lancée que la rubrique du mois passé (voir « Wikipedia a 20 ans, l’avis de bibliothécaires » https://rebicq.ca/realisation/wikipedia-a-20-ans-lavis-de-bibliothecaires/), la pensée critique et la capacité de reconnaître et de déceler de fausses nouvelles devraient être abordées lors de nos formations documentaires. Elles sont en lien direct avec les compétences informationnelles que les étudiant.es devraient être en mesure de maîtriser.  

 

Pour terminer, Mme Trudeau affirme ceci : « Un citoyen bien informé est un citoyen en meilleure santé, plus prospère et plus heureux ». Les bibliothèques collégiales doivent participer à l’éducation aux médias des étudiants et étudiantes puisque la plupart d’entre eux sont en voie de devenir des citoyens à part entière. Nous avons une part de responsabilité quant à la transmission de connaissances de la littératie médiatique.  

 

Pour en savoir plus 

 Troisième lieu et quatrième pouvoir unis contre les «fake news»  

Les bibliothécaires en lutte contre les «fake news» 

Le programme « 30 secondes avant d’y croire », de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec 

Rédaction par : Alexandra Tanguay