Bibliothécaires à l’Université du Québec à Montréal, Jean-Michel Lapointe et Rémi Castonguay abordent, dans un article paru dans I2D en avril 2020, la question de la reconnaissance du rôle pédagogique du bibliothécaire universitaire.
Qu’apprenons-nous?
Les auteurs décrivent un projet lancé en 2017 qui vise à développer une culture pédagogique centrée sur les méthodes d’apprentissage actives des bibliothécaires universitaires, en collaboration avec d’autres acteurs comme des conseillers pédagogiques. Un wiki a été mis en place pour favoriser le partage et la circulation des savoirs.
« À être régulièrement placés en situation pédagogique et à multiplier les occasions d’enseigner et de former les étudiant·e·s et les chercheur·e·s, les professionnel·le·s qui œuvrent en bibliothèque sont de plus en plus amené·e·s à se poser la question suivante : après tout, ne serions-nous pas en droit de nous considérer comme des pédagogues ? » (Lapointe et Castonguay, 2020)
Ce que la Rubrique aime
Les idées véhiculées dans le texte entre ouverture et introspection:
- Certes, il faut continuer à former ses étudiant.e.s aux outils et aux ressources de la bibliothèque, mais aussi ouvrir à d’autres types de contenu
- Oser se décentrer de la bibliothèque
- Se former soi-même aux méthodes pédagogiques
- Se questionner sur son identité professionnelle de bibliothécaire
Quel intérêt pour les bibliothèques collégiales?
Ces idées s’appliquent tout à fait au contexte des bibliothèques collégiales :
- Se décentrer de la bibliothèque. Parce que, s’il est vrai que nos formations documentaires portent surtout sur les outils et ressources de la bibliothèque, le catalogue des formations offertes tend depuis plusieurs années à couvrir d’autres sujets en lien avec les compétences informationnelles (évaluation de l’information, fake news, intégrité intellectuelle, citations, etc.).
- Se former soi-même. Parce que tout comme les bibliothécaires universitaires, les SMTE et bibliothécaires du réseau collégial sont les principaux artisans de ces formations documentaires. Avoir l’audace de continuer d’apprendre et de partager les uns les autres est une force des REBICQ.
- Se questionner sur son identité professionnelle. Parce qu’en moyenne, une bibliothèque du réseau collégial rejoint 1500 participants. Parce que certaines bibliothèques proposent jusqu’à 140 ateliers par année. Parce que même si certains donnent moins de 15 ateliers par année, chaque bibliothécaire ou SMTE qui forme aux compétences informationnelles peut se questionner : suis-je moi aussi un pédagogue?
Pour en savoir plus
Lapointe, J. & Castonguay, R. (2020). Les bibliothécaires universitaires, pédagogues de l’écosystème socionumérique de l’information: Enjeux et opportunités d’une mutation professionnelle en cours. I2D – Information, données & documents, 1(1), 46-50.
Rédaction par Elsa Drevon (Fédération des cégeps)